Tenosique - Flores - Tikal

Vendredi 28 mai 

J'arrive à Tenosique en fin de matinée et après avoir remonté mon vélo, je vais dans un hôtel ; pas l'énergie de rouler et chercher un coin pour camper après ce voyage de nuit (départ vers 2 h du matin), et aussi pas le moral après avoir dit au revoir à Yeymy.

Samedi 29 mai 

Départ à 7 h pour faire les 60 kilomètres qui me séparent d'El Ceibo, la frontière du Guatemala.

Ces kilomètres qui me rapprochent de la frontière sont étranges, c'est une page de plus de 3 ans qui se ferme, je devrais être excité, heureux de repartir,  mais ce n'est pas le cas, je suis bien sûr content de reprendre mon voyage, mais je suis surtout triste, triste de quitter ce pays qui m'a tant apporté, triste de laisser "ma chiquitine" pour environ 1 an…

A la frontières mexicaine tout se passe bien même si j'ai dépassé la fin de mon visa de 17 jours, pas d'amende (ni propina), rien, on ne m'en parle pas, c'est parfait. Pour le Guatemala j'apprends qu'il fallait imprimer le test du covid en 2 exemplaires, après un aller-retour rapide au Mexique pour faire une photocopie, j'obtiens mon visa de 90 jours valable pour le Guatemala, Salvador et Honduras.

Il est midi et la chaleur devient intéressante... mon thermomètre m'indique 40 C° avec un taux d'humidité proche de 70%. Je sais que ça va en faire rire certains, mais difficile de retrouver la chaleur de cette région, à Chetumal il faisait seulement qu'une trentaine de degrés et sans l'humidité…

Je roulerai encore quelques kilomètres avant de m'arrêter de bonne heure, vers 16 heures, afin d'économiser mes forces.

Dimanche 30 mai 

Ce matin, je me lève avec le soleil, histoire de me réhabituer en douceur ; faut dire qu'il se lève tôt ici, un peu avant 5 h 30. Après 6 kilomètres tranquilles, j'arrive au village de Lagunitas où j'achète de l'eau. Je discute rapidement avec un ancien, et il revient 2 mn après pour m'offrir 2 mangues ! Ensuite la route commence à monter par à-coups, un peu à la façon islandaise, ça monte tout droit, peu importe la pente (j'avais été prévenu que les routes du Guatemala sont parmi les plus dures d'Amérique centrale). Heureusement pour le moment c'est toujours très court, moins de 200 mètres, mais à près de 10%, ça casse les pattes pour une reprise.

J'ai la surprise (agréable) de voir qu'ici le masque est décoratif, il reste sagement accroché à mon guidon, ici nul besoin de le porter pour rentrer dans un magasin, la vie est normale. J'imagine que cela changera dans les villes.

Je m'arrête pour camper entre Guatelinda et Gloria dans une ville carrière. Décidément, depuis l'Alaska c'est une habitude.

Je m'active pour monter rapidement mon campement car l'orage gronde. Finalement je n'aurai que 3 gouttes mais tout autour, c'est tombé fort.

Lundi 31 mai 

Ce matin le départ est plus frais, 25C°, je vais d'abord à la Libertad où je changerai mes derniers pesos (le taux de change est aussi mauvais qu'à la frontière !). J'y refais également mon plein d'eau, les prix me changent du Mexique : 10 quetzal (1€) pour un galon (3.75 l), à ce prix-là, j'aurais eu 2 carafons de 20 l chacun…

La route pour Santa Benito, où m'attend un hôte rencontré sur un groupe WhatsApp de voyageurs en vélo en Amérique Centrale, est relativement facile mais plus fréquentée, j'arrive finalement en milieu d'après-midi, parfait !

Mardi 01 juin 

Journée off, après un réveil tardif (6 h…) je fais un peu de lessive avant d'aller en direction de l'île de Flores. La visite est rapide, c'est une jolie petite île dont on fait rapidement le tour. Ensuite je fais un tour dans Santa Elena et Benito pour retourner chez mon hôte.

Mercredi 02 juin 

Départ tranquille en direction de Tikal (site d'une ancienne grande cité maya), jusqu'à El Remate, la route est tranquille. A partir d'El Remate j'ai droit à trois belles côtes pour quitter les rives de la laguna Petén. La montée se termine au village de El Caoba et commencent alors des petites montagnes russes qui m'amèneront jusqu'au site de Tikal. J'ai décidé d'aller dormir au camping du site afin de pouvoir commencer la visite de bonne heure.

Quand j'arrive au camping, se confirme ce que j'avais cru voir il y a quelques kilomètres, il y a beaucoup de "tabanous" et quand je me suis arrêté pour une photo il y en a un qui a eu la bonne idée de me piquer le doigt, ça n'a rien à voir avec un moustique, c'est de la taille d'une grosse mouche de couleur jaune, la douleur est forte, ça vous démange et fait gonfler (en l'occurrence mon doigt), et en bonus ça peut durer plusieurs jours !!! La première fois que je me suis fait piquer c'était à Bacalar, j'avais été piqué environ 6 fois à la cheville, mon pied était resté gonflé durant 3 jours, et j'avais la même douleur qu'une bonne entorse (avec démangeaisons en prime). 

Le temps d'installer ma tente je me ferai piquer minimum 4 fois…Le bon réflexe c'est de prendre une pastille pour allergie (merci chiquitine ❤️), ça évite que ça gonfle trop. 

Jeudi  03 juin

Après une bonne nuit au calme de la jungle avec ses doux chants d'animaux, je commence ma visite un peu avant 6 h. Le site est grand, les ruines sont brutes, juste partiellement découvert, seule la place centrale est complètement dégagée, ça donne un contraste assez étrange. De plus il y a beaucoup d'escaliers en bois pour monter sur les pyramides : bien sûr, c'est sûrement plus facile pour les touristes et ça évite qu'ils abîment les monuments, mais ça casse aussi le décor et m'empêche de ressentir les mêmes choses qu'à Calakmul par exemple, cela nous déconnecte de la pierre si on peut dire. Je finis ma visite en fin de matinée après avoir marché une quinzaine de kilomètres. 

De retour au camping, je récupère la nourriture que j'avais laissée au gardien pour que les animaux ne viennent pas fouiller dans ma tente et tout casser (le gardien m'a expliqué qu'ils ont eu le cas avec une touriste allemande). 

Une fois mon vélo prêt, je prends la route en direction d'El Remate où je prendrai un autre petit détour pour aller en direction des ruines de Yaxha. Je m'arrêterai au village d'El Zapote où m'accueille une colombienne qui est ici depuis plusieurs mois en volontariat pour replanter des arbres. 

Vendredi 04 juin 

Aujourd'hui, le réveil est difficile, les jambes sont lourdes après les 15 kilomètres de marche + les 55 de vélo.  Je prends la route à 7 h 30 pour faire les 26 kilomètres qu'il me reste pour arriver au site Yaxha. Les 10 derniers kilomètres sont en terre avec quelques jolis dénivelés. 

Le site est au milieu de la selva (jungle) et à côté d'un lac (où on ne peut pas se baigner car plein de crocodiles). Il me faudra 2 heures pour faire le tour, c'est un très beau site avec des ruines en très bon état, mais il y a clairement un manque de moyens, je n'y verrai d'ailleurs pas un seul touriste. 

Une fois la visite terminée, j'apprends que le camping du site est fermé, dommage, je repars donc sur la piste pour passer la première grosse côte de 1 ou 2 kilomètres à 14% (j'avais pas très envie de commencer ma journée par cela !). Finalement, je m'arrête au seul camping, au milieu de la piste, pas l'énergie de chercher un coin pour ma tente. 

Le gérant est très sympa (même si il n'a pas de bière 😔) et m'apprendra plein de choses sur le coin.