mardi 12 avril 2022

Oruro Uyuni

Lundi 04 avril 
Ça y est, après plusieurs jours de récupération, je commence à aller mieux…  Je quitte Oruro en espérant y laisser mes problèmes d'infection intestinale. Dans les premiers kilomètres, je longe le lac Uru Uru où m'accompagnent quelques flamands roses. 

Ensuite c'est tout droit et plat, pas des plus intéressants…  On voit que la saison des pluies n'est pas encore terminée car il y a beaucoup d'eau sur les bords de la route, je doute de pouvoir rouler sur les salars, c'est comme ça, il faut s'adapter et accepter les choses de la vie comme elles viennent. En fin de journée, il y a quelques bosses et je me prends un bel orage de 20 mn. Finalement je m'arrête juste avant Corque, au bord de la rivière. La journée fut fatigante et j'ai décidé de m'arrêter de bonne heure. 

Mardi 05 avril 
Après avoir fait ma lessive quotidienne dans la rivière, je prends la route. Pour ce matin ce sera une succession de petites montées et descentes avec de belles vues sur les montagnes enneigées. Petit à petit, mon corps se remet en état de marche, dans quelques jours mon infection sera de l'histoire ancienne. L'après-midi, la route redevient plate et droite jusqu'à Huachacalla où je m'arrête acheter du pain et faire mon plein d'eau. Pour sortir de la ville, on a droit à une bonne montée de 100 mètres de dénivelé, ensuite c'est tout droit pour Sabaya. Finalement je m'arrêterai un peu avant le village, camping dans le sable, ça faisait longtemps ! 

Mercredi 06 avril 
Aujourd'hui, j'ai une belle côte pour rejoindre Pisiga et la frontière du Chili où tout le monde me dit (police comprise) qu'ils me laisseront entrer pour faire un passage de 100 kilomètres avant de retourner en Bolivie. Finalement j'arrive à la frontière vers 13h, et pose ma question : on me dit qu'il faut attendre le chef qui, lui, pourra demander au Chili, il m'est impossible d'aller demander directement…  Après plus d'une heure,  je vois passer le chef et l'on me dit que ce n'est pas possible, je suis à peu près sûr qu'il n'a pas osé demander… Je discute avec le douanier pour savoir s'il y a un chemin entre le salar (plein d'eau) et la frontière, il me dit que oui. À voir. J'avance sur un petit chemin une quinzaine de kilomètres et rencontre une voiture de militaires (la 2ème, la 1ère ne m'a rien dit), l'un d'eux me demande où je vais et je lui explique, je le vois dubitatif, il me dit que je vais devoir passer au Chili…  mais me laisse continuer. Je lui dis que je vais camper par là, mais apparemment on ne se comprend pas… car 500 mètres plus loin, quand j'ai presque fini d'installer mon campement, il passe par là en voiture et me dit que je ne peux pas rester là, c'est une zone de haut risque, il y a des coups de feux la nuit ! Me voilà bon pour me déplacer comme il me le préconise…




Jeudi 07 avril 
Ce matin, j'ai décidé d'aller à la frontière et attendre la venue d'un militaire chilien pour lui demander si je peux passer les quelques kilomètres au Chili pour contourner l'eau. Sur le chemin, je croise un convoi de voitures et camions roulants à tombeau ouvert, j'en ai vu plusieurs hier et ce matin, cela ressemble à de la contrebande ou quelques chose du genre. À la frontière, je ne tarde pas à rencontrer les militaires qui me refusent le passage, me voilà donc de retour à la case départ… Je retourne à Pisiga où je vais d'abord à la station-service pour essayer de faire du stop afin de retourner à Oruro et prendre la route de Uyuni, mais il n'y a pas grand monde, la frontière ne semble pas encore ouverte pour les camions. Après une longue attente infructueuse, je vais voir les bus et négocie un prix correct (environ 10 euros avec le vélo). J'arrive à Oruro vers 15h30 (après un peu plus de 3 heures de route), et j'ai droit de nouveau à un bel orage le temps de mettre mes sacoches sur le vélo et de prendre la route, quand on a pas de chance… Je m'arrête une quinzaine de kilomètres plus loin dans une carrière abandonnée. 

Vendredi 08 avril 
Une journée à 100 kilomètres des plus ennuyeuses, plat, trop plat et tout droit, bref j'adore… Point positif du jour, quelques discussions sur le bord de la route. 

Samedi 09 avril 
Ça commence comme hier, mais après Challapata il y a quelques virages et de moins en moins de trafic. Après Sevaruyo, j'ai même droit à quelques bosses et quitte enfin le bord du lac Poopó pour un paysage plus désertique. Je termine ma journée quelques kilomètres après Rio Mulato avec une belle vue sur la montagne Huanchaca et son chapeau de neige. 

Dimanche 10 avril 
Matin frisquet, 0 à 7h, pour rejoindre le village de Chita. Toujours quelques côtes légères mais le paysage me rappelle l'ouest américain de par sa couleur rouge et son côté désertique, si on oublie les champs de quinoa ! Quelques kilomètres après Chita, j'aperçois du blanc. Je suis d'abord surpris car tout le monde m'a annoncé un salar plein d'eau ! Mais plus j'approche, plus ça se confirme, on voit du sel, le soleil a bien travaillé ! Arrivé au village de Colchani, je prends la piste d'accès principal et découvre un salar entre plaques de sel blanc et grandes flaques d'eau ! Je rentre d'une centaine de mètre, histoire de faire quelques photos sans mettre du sel partout sur mon vélo, ce qui m'obligerait à un grand lavage. Je reviendrai probablement dans quelques jours, histoire d'explorer un peu plus cette grande étendue blanche. 

De retour sur la route, je rejoins rapidement Uyuni et la casa ciclista Pingüino. Quand j'entre dans le lieu, j'ai immédiatement une bonne impression, le lieu est propre, bien décoré, j'ai droit à une chambre, pas de lit mais des couvertures à disposition, parfait. De plus, il y a une petite cuisine et une douche avec de l'eau chaude ! Un peu plus tard, je vais manger au restaurant des propriétaires, la casa Pingüi où je prends "une planche de viandes" avec frites, œufs et oignons, très bon et en grande quantité, je suis même raisonnable et décide de garder quelques morceaux pour mon repas du soir ! 

Je vais me reposer quelques jours et préparer ma boucle dans le Sud Lipez (désert dAtacama).

3 commentaires:

  1. Courage Xavier ! La santé retrouvée, tout ira mieux pour les Salars de Bolivie.
    Bonne route pour la suite et merci de tous ces beaux reportages.
    Amicalement,
    Jeanine.

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  2. Cette fois ce seront les souvenirs d’Aurélia. Anthon et Agathe ! Ils sont arrivés tous les 3 au salar d’Uyuni par l’Argentine fin 2019. Mais trop d’eau surtout avec la carriole. Puis le désert d’Atacama.

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