J'ai enfin reçu des rayons et une nouvelle pompe pour mon réchaud en remplacement de ceux qui s'étaient volatilisés dans le colis envoyé par mes parents, et arrivé, en retard, début janvier. Merci Fedex ! Un français expatrié me les a gentiment ramenés dans ses bagages à son retour de France pour Lima. Je vais donc enfin pouvoir reprendre la route !
Un grand merci à Rod qui m'a accueilli pendant un peu plus de 1 mois et demi, ça m'a énormément simplifié les choses, sans lui, je ne sais pas comment j'aurais fait....
Jeudi 03
Ça y est, le jour du départ est enfin arrivé ! Après les traditionnelles scènes de départ, je prends la route à 9h et rejoins la panaméricaine. Les 30 premiers kilomètres me permettant de sortir de Lima sont fatigants, mais heureusement c'est plat. Arrivé à 12h à Ancón, il y a 2 routes, une longe la côte mais est réservée aux camions et une déviation par les montagnes pour les autres véhicules. Évidemment j'opte pour celle des camions ; à la sortie du péage une voiture de police m'arrête et après 5 minutes de discussion, ils me laissent passer 😁 ; j'ai gagné 5 kilomètres et 400 mètres de dénivelé positif. Rapidement, je sens que mon pédalier s'est desserré, je m'arrête donc pour serrer tout ça... étrange... j'ai fait changer l'axe de mon pédalier hier avec une pièce de rechange que m'avait envoyée mon père, mais j'avais une drôle d'impression quand je voyais faire le mécanicien…
Après avoir monté de 100 mètres sur les 5 kilomètres, j'arrive sur une zone plate, apparemment toujours dans le brouillard. Une nouvelle fois je dois resserrer le pédalier, mais là, je remarque que mon plateau semble toucher le cadre du vélo 😱
Je continue prudemment pour rejoindre Chancay où je trouve un petit vélociste. Après avoir regardé, il me dit que le pédalier est mort, il a été monté de travers, et comme il est en aluminium, la pièce s'est usée... et il n'y a pas d'autre solution que de changer ! Problème ça ne se trouve pas ici, il faut retourner à Lima…
La famille du vélociste est très sympa et m'offre un sac rempli d'avocats. Puis il m'accompagne sur le bord de la route pour arrêter un bus, chose faite 20 mn plus tard. Après un peu plus d'une heure et demie, me voilà de retour chez Rod à 20h...
Vendredi 04 février
Aujourd'hui, je vais dans la zone des magasins de vélos (Avenida emancipación) pour changer ma pièce. Bien sûr, mon type de pédalier ne se trouve pas ici (j'ai un pédalier à 5 branches de fixation), il va donc me falloir également changer le plateau, mais problème, ils n'en ont pas de 40 dents comme le mien. Je trouve finalement un plateau de 38 dents ce qui fait que je perds 1 vitesse pour le plat, mais j'en gagne 1 pour la montée ; enfin, si j'arrive à les passer, je n'utiliserai quasiment jamais mes plus petites vitesses. Je décide d'acheter 2 plateaux au cas où... Il y en a juste 2, parfait, en plus il y en a un bleu !
Après l'installation de ces nouvelles pièces par le mécanicien, je roule un peu pour voir : après 5 kilomètres, tout semble en ordre. Ouf !
Finalement, avec ces jours perdus et l'énervement, je décide de prendre un bus le lendemain directement pour Chimbote, à 400 km. Cela va m'éviter de perdre du temps sur une route de bord de mer sans intérêt, ça aurait été bien pour une remise en route en douceur, mais bon, je commencerai directement par une douce montée de 250 kilomètres pour Huaraz !
Samedi 05 février
Ce matin, pour être plus serein, je pars rouler dans Lima pour voir si rien ne bouge, je fais un peu plus de 25 kilomètres et tout semble en ordre 😊.
En fin de journée, je me dirige, après une nouvelle scène d'au-revoir, vers le Terminal Nord de Lima pour prendre un bus de nuit pour Chimbote. Après avoir demandé à plusieurs compagnies, j'en trouve une qui accepte le transport de mon vélo pour un bon prix. Le bus part à 23h20, avec à peu près trois quart d'heure de retard, mais tout va bien, mes bagages et le vélo sont chargés et le bus est à peu près confortable.
Dimanche 06 février
J'arrive à Chimbote à 6h30. Le temps de charger mon vélo, de tout contrôler et je prends la route. Pour les premiers kilomètres, je dois prendre la panaméricaine et son trafic, avant de tourner à droite pour Cambio Puente.
À partir de là, la route se transforme en chemin de terre entre les rizières. Après une dizaine de kilomètres, je retrouve la route et prends la direction du canyon de Pato par le village de La Rinconada. La route est en pente douce avec de grandes lignes droites. Une fois le village de Vincas passé, je découvre la rivière Santa que je vais suivre jusqu'à Huaraz.
Aujourd'hui j'ai de la chance, il y a du vent, et il me pousse ! Par contre, quand il se calme, c'est là qu'arrivent des espèces de petits moustiques ou moucherons qui te piquent et te laissent un point rouge sur la peau, le pire c'est qu'il semble très peu sensibles aux répulsifs !
Après un peu plus de 70 kilomètres, je m'arrête pour camper de bonne heure puisqu'il est 15h30, mais vu la physionomie de la route à venir, je préfère m'arrêter avant que les muscles ne soient trop douloureux et m'offrir un peu de repos.
Quel plaisir de camper de nouveau, de se retrouver seul au milieu de la nature, et en plus je peux de nouveau utiliser normalement mon réchaud, avec de l'essence, grâce à ma nouvelle pompe. Ça aurait pu être parfait s'il n'y avait pas eu ces espèces de moustiques/moucherons extrêmement agressifs qui m'empêchent de manger tranquillement !
Lundi 07 février
Ce matin, les petits insectes sont revenus.... ou pas partis ! Dès les premières lueurs du jour, ils attaquent ! Je plie rapidement mes affaires et reprends la route. Après une dizaine de kilomètres, j'arrive à Chiquicara où je m'arrête pour faire le plein d'eau. Je discute un peu et on me confirme qu'il s'agit de petits moustiques extrêmement agressifs et effectivement peu sensibles aux répulsifs… C'est normal en cette saison, mais heureusement plus on montera en altitude et moins il y en aura.
Ensuite, sur la section jusqu'à Huarochiri, j'ai droit à un passage plus pittoresque avec quelques 9 tunnels et plusieurs zones avec des pierres sur la route. La bonne surprise, c'est que la route justement est asphaltée, je ne m'y attendais pas, à voir si cela va durer !
Après une pause déjeuner dans un abri sur le bord de la route creusé dans la roche je reprends la route et discute avec quelques hommes qui travaillent dans des mines à flanc de montagne, tout à la main, sans aide motorisée pour la plupart, apparemment ils récoltent du graphite pour faire les mines de crayons. La montée pour Yuracmarca est un peu dure pour une reprise, mais faut bien s'y remettre ! Pour le moment la route est relativement bien tracée, en règle générale une pente douce avec quelques passages à 6 ou 9%. Je m'arrête un peu plus loin, sur une zone dégagée où je pense ne pas me prendre une pierre sur la tête si il pleut !
Mardi 08 février
Après 5 kilomètres et un tunnel, j'arrive au village de Huallanca et, bonne surprise, la route n'est pas goudronnée ! Ma joie sera de courte durée car en arrivant à la centrale hydroélectrique, le goudron revient… Tant pis, ce sera moins folklorique, mais plus facile pour mes jambes ! Pour sortir du village on a droit à quelques lacets, histoire de rentrer dans le canyon de Pato avec une route à flanc de falaise parsemée de tunnels et cascades, au bord d'un précipice d'une centaine de mètres, le tout sans aucune protection ! 😱
Je m'arrête à mi-parcours pour un petit goûter (va falloir que je trouve un truc énergétique et pas cher, les biscuits, ça te reboostent pas…) au niveau de la cascade de "vélo de la novia". Dix kilomètres plus loin j'en termine avec ce canyon de Pato et ses quelques 34 tunnels en 20 kilomètres.
Ah oui, juste avant de quitter le canyon, je suis passé à côté de cette petite pierre avec une odeur caractéristique de feu, comme quand 2 pierres viennent de se frotter, elle avait dû tomber juste un peu avant mon passage 😱 !
En approchant de la ville de Caraz, la vallée s'ouvre et on peut apercevoir la cordillère blanche. Je dis bien apercevoir, car en cette saison le ciel est nuageux… Je continue jusqu'à Yungay où, voyant l'orage arriver, je cherche un endroit pour camper. Finalement, on m'autorise à dormir dans le cimetière de Campo Santo .
Mercredi 09 février
Il fait un peu plus frais ce matin, environ 14 °C, on est à un peu plus de 2000 mètres, mais ça va, c'est supportable, j'attendrai les 3000 pour mettre une veste ! Il me reste un peu plus de 50 kilomètres pour rejoindre Huaraz où je compte rester une journée, histoire de reposer mes jambes après ces 250 kilomètres de montée et de préparer la suite.
La route est facile (heureusement, car les jambes sont raides), on alterne entre parties à 2%, petites descentes et montées à 6%. Sur le groupe whatsapp d'entraide en Amérique du Sud, on m'a recommandé l'hostal El Tambo. Au temps des incas, les "tambos" étaient des auberges qui se trouvaient sur la route des messagers. C'est un endroit économique et sympathique.
Toujours aussi plaisant de te suivre et de relire. Avec des bons souvenirs qui reviennent.... Bonne route.et bonne grimpée dans la cordillère blanche (incontournable).
RépondreSupprimerPatricia et Christian
Merci
SupprimerMerci pour le partage de tes aventures.
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