samedi 11 décembre 2021

Medellín - Ibagué

Après le départ de Chiquitíne, je passe quelques jours compliqués. 

Mais bon il faut préparer mon vélo pour reprendre la route, je retourne chez Ciclo Campeón pour voir comment est mon vélo, pas grand-chose n'a été fait durant ces 3 semaines…  Mon moyeu dynamo a été démonté et il apparaît que plusieurs pièces sont cassées à l'intérieur, il faut le changer, mais problème, c'est introuvable ici. J'opte pour la pose d'un moyeu normal en attendant d'en commander un en France et de me le faire envoyer au Pérou chez mon ami Ron. J'ai rencontré Ron au Mexique, à Chetumal, je l'avais aidé à acheter un vélo et son équipement pour commencer un voyage en vélo. Pour le changement de mes jantes, ils n'ont pas trouvé des bons rayons à la bonne taille, résultat ils ont fait une installation bizarre avec 2 tailles différentes de rayon sur ma roue arrière… J'avais laissé une liste de choses à faire sur mon vélo et résultat, seulement une partie a été réalisée. Ils devaient également rectifier mes freins mais rien ne sera fait, le mécano me donnera juste comme réponse : "les freins sont bons, les plaquettes ne sont pas usées"… Mais en sortant du magasin, mon frein arrière ne fonctionne pas et l'avant qu'un petit peu, on va dire que je ne suis pas tombé sur le meilleur des mécaniciens… 
Les jours suivants, je démonte mes freins, fait un bon nettoyage et essaye de bien les régler, ce n'est pas parfait, mais au moins ça freine ! 
Puis je fais la rencontre de Luisminimal, un Colombien de Carthagène qui a pour objectif de voyager en direction de l'Équateur et finalement nous décidons de faire route commune pour rejoindre la frontière qui apparemment devrait ouvrir le 1er décembre. J'avais d'abord prévu de prendre l'avion pour Lima, au Pérou, mais au vu de ce changement d'état de la frontière, et la déclaration commune des présidents d'Equateur et de Colombie, j'ai décidé de partir en vélo ! 
La fin de mon expérience à la casa ciclista de Medellín sera étrange, bien que j'essaie toujours d'aider Manuel, le propriétaire. Il semble ne pas vouloir que l'on fasse du volontariat dans la maison, je comprendrai pourquoi en partant, la règle de la maison est simple : soit tu fais du volontariat, soit tu donnes une contribution financière. Pour ma par part, avec tout l'argent que j'ai investi dans leur magasin de vélo pour le travail qu'ils ont réalisé et les différentes pièces que j'y ai achetées dont 2 nouveaux pneus Schwalbe (vendus très chers, environ 70 € alors que le prix normal est de 40 € plus les frais d'importation en Colombie et frais de port, soit environ 60 €, vu qu'il  les commande  en quantité, une nouvelle chambre à air Schwalbe (qui, je le découvrirai rapidement, a un défaut de fabrication au niveau de la valve et que je devrais jeter au bout de 10 km), j'ai déjà dépensé dans les 170 €…
Je leur ai aussi laissé des pièces : la jante que j'avais achetée au Guatemala et qui est en excellent état, un pneu Kenda en très bon état, un pneu CST neuf que j'avais acheté au Panama 10$ au cas où ma réparation (la couture) sur mon pneu ne fonctionne pas, ainsi que plusieurs patins de freins que j'ai retrouvés au fond de mes sacoches et que je ne peux plus utiliser. J'ai aussi acheté différentes choses dans la maison : ampoules, liquide vaisselle entre autres. Avec tout cela plus les petites choses que j'ai pu faire pour aider Manuel, je pensais que je ne devais rien pour mes 17 nuits ici ( ramenées à 14, les 3 premières étant gratuites). Mais il apparaît que cela ne suffit pas pour Manuel, la seule chose qui l'intéresse c'est d'avoir de l'argent liquide pour l'entretien de la maison, ou plutôt pour acheter de vieilles bicyclettes pour son musée, car pour la maison, mis à part l'achat de matériel pour agrandir le lieu, l'investissement n'est pas visible, le lieu est très sale, quand il pleut l'eau entre de partout (et ici il pleut beaucoup) et il manque des vitres à plusieurs fenêtres… C'est dommage car Marta, son épouse, est très sympathique mais Manuel a 2 personnalités : une très sympathique et l'autre... plus étrange dirons-nous !
En conclusion, ma première impression du lieu était la bonne (quand j'étais monté dans les dortoirs, la saleté m'avait fait préférer une installation dans le salon…). Si je n'avais pas fait envoyer mes jantes ici je ne serais resté qu'une nuit… 

Mardi 30 novembre 
Après cet étrange départ où Manuel ne dit rien, n'ayant pas le courage de me dire les choses en face, qu'il veut plus d'argent (je lui ai laissé 20 000 pesos car comme je pensais partir en avion, j'avais retiré le minimum pour payer le magasin de vélo et qu'il me restait environ 50 000), non il préfère attendre que je sois parti pour m'envoyer un long monologue pour réclamer plus d'argent, ce à quoi je lui répondrai que nous ne nous sommes pas compris et que je pensais qu'avec tout l'argent que j'ai investi plus les diverses petites choses, je ne devais rien et que comme il ne m'avait jamais parlé de ça, je pensais que l'on était d'accord. Je lui ai néanmoins offert de lui déposer un peu d'argent s'il me disait combien je lui devais et où le déposer, ce à quoi il me répondra que ce n'est pas la peine… Vraiment bizarre ce personnage. 

Pour quitter San Antonio de Prado, il faut d'abord descendre à Sabaneta, la route n'est pas agréable car étroite, pentue et avec beaucoup de circulation…  Ensuite nous (Luisminimal et moi) prenons la vieille route pour remonter  la vallée jusqu'au pueblo las Caldas. À partir de là commence vraiment la montée de l'alto de la Mina... Après un peu plus d'un mois d'arrêt, les jambes ne sont pas là,  et la montée est difficile…  Dans les derniers kilomètres, je prends des crampes qui m'obligent à de nombreux arrêts…  Une fois au sommet, nous attend une longue descente pour la Pintada, mais voilà, comme je vous l'avais dit mes freins avaient besoin d'un bon entretien que je n'ai pas su complètement réaliser, et c'est un peu difficile ! Mais bon, après quelques arrêts, ça fonctionne bien. Arrivé à la Pintada à 5h, nous trouvons le camping fermé…  Finalement nous pourrons camper sur le terrain d'un hôtel. 

Mercredi 01 décembre 
Nous partons vers 8h, le corps avait bien besoin d'une bonne nuit de sommeil. Finalement, nous décidons de rester sur la grande route et de ne pas faire le détour par Aguadas, Salamina, Neira, mes jambes ne le supporteraient pas… 
Donc nous voilà partis sur cette route avec beaucoup de zones de travaux, celle par où j'étais arrivé il y a quelques semaines. Il y a beaucoup de circulation et de camions entre lesquels nous devons slalomer. Nous quittons cette zone de travaux en milieu de journée et nous arrêtons pour manger. Je découvre une nouvelle manière de faire avec Luis, il a l'habitude de s'arrêter dans les restaurants routiers et de demander une portion de frijol pour 1 euro ou moins. Pour ma part, je prends une portion de riz plus facile à digérer pour mon estomac. 
Nous continuons encore quelques kilomètres et nous nous arrêtons au kilomètre 41, au village Colombia, où un restaurant Llanogrande accepte sans problème de nous laisser camper sur sa terrasse et en plus il nous invite à manger ! 

Jeudi 02 décembre 
Après avoir quitté notre bon samaritain, nous continuons la route en direction de la Manuela. C'est à partir de là que commence la route du café et une longue montée qui nous amène d'abord à Chinchiná puis à  Santa Rosa de Cabal d'où nous avons une très belle vue sur Pereira. Puis nous descendons à Dosquebradas où nous allons dormir à l'Universitad sin frontera, chez un membre du groupe whatsapp CicloviajejosxSurAm. C'est un lieu communautaire où nous rencontrons des personnes de tous horizons. 

Vendredi 03 décembre 
Nous voilà partis pour Salento, où l'on nous a indiqué un camping, la Manigua Glamping. Nous commençons par traverser  Ibagué, puis à la sortie de la ville commence la première montée d'une vingtaine de kilomètres sous un petit peu de pluie (bruine). Après être descendus à Boquia nous montons les derniers kilomètres pour Salento et arrivons vers 14h au Manigua Glamping juste avant une grosse pluie, timing parfait ! 

Samedi 04 décembre 
Nous décidons de rester une journée ici pour se reposer après ces premiers jours difficiles et de récupérer des forces pour la route, ou plutôt le chemin qui nous attend ! 
Nous étudions aussi la situation de la frontière de l'Équateur : elle devait ouvrir de 1er décembre puis ouverture reportée au 15 et finalement au 1er janvier. Avec tous ces changements et l'arrivée du nouveau variant du covid, je décide d'aller à Bogotá pour prendre un avion pour Lima au Pérou, ainsi, si les frontières se referment (si jamais  elles décidaient de s'ouvrir…), je préfère être bloqué au Pérou plutôt qu'en Colombie ou en Équateur.  Luis de son côté décide de rentrer à Carthagène pour passer les fêtes de fin d'année avec sa famille et attendre l'ouverture de la frontière de l'Équateur. 

Dimanche 05 décembre 
Nous partirons de Salento à 7h30 pour 23 kilomètres de montée en direction de Toche par l'alto de la Linia. Le chemin est agréable, en bon état et avec une pente régulière de 6 à 8%. 

Pour la descente, c'est une autre histoire, le chemin devient mauvais, avec des pierres, de la boue et de fortes pentes. Heureusement il n'a pas plu hier, sinon ça aurait été très glissant. Par contre le paysage est spectaculaire, cette vallée de la Carbonera  est superbe avec ses montagnes et de véritables forêts de palma de cera (un type de palmiers spécifique de Colombie), bien différente de la vallée de Cocora. Finalement, après quelques problèmes de freins, nous nous arrêtons 10 kilomètres avant Toche sur le bord de la route vers 5h. 

Lundi 06 décembre 
Pour faire les 10 kilomètres qu'il nous reste pour rejoindre Toche, il nous faudra 2h, le chemin est toujours aussi difficile et encore plus pentu, jusqu'à 15%, sur une route défoncée. 

Après le village de Toche nous décidons de prendre la direction de Cajamarca où on nous dit que le chemin sera meilleur. Mais après quelques kilomètres, on se rend vite compte qu'il nous faudra la journée pour faire les 30 kilomètres qui nous séparent de l'asphalte. Nous décidons finalement de mettre les vélos sur le toit d'une jeep, et au bout de 2 heures nous arrivons au village de Cajamarca. De là, nous descendons rapidement sur Ibagué et rejoignons le terminal de bus à 16h,  il y a un bus pour Bogota à 16h30 qui accepte mon vélo, et sans avoir le temps de manger, me voilà en route pour Bogotá ! Luis doit attendre 19h pour prendre un bus pour Carthagène. 

4 commentaires:

  1. Merci Xavier pour ton beau reportage qui nous permet de te suivre en Colombie. Allez, courage pour la suite ; tu seras très bien au Pérou...
    Bien amicalement.
    Jeanine L.

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    1. Merci Jeanine pour toujours me mettre un petit mot sympathique 🤗

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  2. Heureusement qu'il y a mes amies pour t'encourager !! Bisous
    Et merci Jeanine, tu es super sympa et je sais que ces messages lui font du bien !

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  3. Nous sommes heureux de continuer à te suivre pendant ce beau voyage.
    Nous pensons bien à toi et te souhaitons une très bonne année ��
    Bizzzzzz
    Catherine et Dominique

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