mardi 9 novembre 2021

Zipaquirá - Medellín

Lundi 18 octobre 
Je prends la route accompagné par mon hôte du jour. Ce matin il fait frais, 10°C, il faudra attendre d'arriver près d'El Rosal pour voir apparaître le soleil. Nous nous arrêtons dans une boulangerie et après une eau de canne à sucre et quelques pains, Laure retourne chez elle. Alors que je suis en train d'écrire à Chiquitíne, plusieurs cyclistes viennent me parler. Je pensais prendre la route de Facatativa pour rejoindre Villeta, route plus plate, mais finalement l'appel des cols est plus fort et je prends la route de "Alto el Vino", une petite montée de 4 kilomètres à 6% de moyenne qui ne nécessitera qu'une demi-heure ! De là, une grande descente d'environ 40 kilomètres suivie d'une dizaine de kilomètres pour rejoindre Villeta. 

Mardi 19 octobre 
Hier je me suis couché tôt car bien fatigué et je n'avais pas assez dormi la nuit précédente, résultat, je suis réveillé bien avant l'heure, à 4h j'en ai marre et déjeune. Après avoir plié toutes mes affaires, je suis obligé d'attendre le jour pour prendre la route à 5h30… Il me reste une quinzaine de kilomètres pour arriver à l'Alto del Trigo, puis ensuite je descends sur Guaduas, la chaleur commence à être bien présente. Puis à nouveau une petite montée pour l'Alto la Mona et ensuite une grande descente pour rejoindre Honda et la chaleur…  Dans la descente, je rencontre un suisse qui voyage en vélo en direction de Bogotá. Je continue ma route pour rejoindre Mariquita et le pied de la montagne. 

Mercredi 20 octobre 
Ça y est, la montagne commence, aujourd'hui je vais passer la "cordillera centrale" par l'alto de Letras, environ 80 kilomètres pour plus de 3000 mètres de dénivelé positif, j'imagine que vous en salivez, moi oui ! Mon idée est d'aller à Padua, histoire de couper en deux cette montée, soit environ 40 kilomètres avec une pente moyenne autour de 6%. Faut dire qu'avec mon chargement, je ne vais pas très vite mais une chose est sûre ça passe toujours !
Après les premiers kilomètres compliqués, la machine se met en route et ça va beaucoup mieux, j'avance bien. Dans la montée je vois très peu de vélos et la plupart redescendent après les premiers 10~15 kilomètres, néanmoins je rencontre une équipe de cyclistes, Titan Movistar, ça fait bizarre de se faire doubler par un bus aux couleurs de l'équipe professionnelle Movistar ! Ils sont 8 à s'entraîner avec 2 voitures suiveuses et 2 motos, sympa de se faire prendre en photo et interviewé par un photographe colombien qui a l'habitude d'être sur le tour de France ! À voir s'il m'envoie bien les photos. En plus, une des voitures suiveuses s'arrête pour discuter et m'offre deux bidons, un d'eau et un de boisson énergétique (je ne sais pas ce que c'était, mais super efficace !) et quelques bananes et barres énergétiques ! Ça me booste le moral pour la suite ! À 10 heures j'ai déjà fait 20 kilomètres, j'essaie de ne m'arrêter 10 minutes qu'une fois tous les 5 ou 6 kilomètres, histoire de ne pas perdre le rythme ! Après une pause panadería (boulangerie) à Fresno un peu plus longue, où je rencontre d'ailleurs un voyageur colombien à moto, la sortie du village est compliquée, bien inclinée et les jambes froides, dures. Je roule une heure et rencontre 3 agents qui surveillent les canalisations de pétrole et qui m'offrent de l'eau. Puis je m'arrête pour manger après 32 kilomètres, il m'en reste 8 pour atteindre mon objectif. Finalement j'y arrive à 3h et vais demander à la police où il est possible de camper, ils m'indiquent un chemin en direction de l'usine de pétrole où je demande si je peux camper devant l'entrée, ce qui est accepté. 

Jeudi 21 octobre 
Ce matin je n'ai pas la forme au réveil, je crois que les pâtes de la supérette D1 sont certes bon marché, mais elles me rendent malade, résultat diarrhée, mais bon, comme on dit, le vélo c'est mental ! Je prends quelques médicaments et commence la 2ème partie de cette montée. 
J'avance correctement et arrive à Delgaditas vers 10h. Je m'arrête à la station-service pour réviser mes freins, ce sera plus simple ici qu'au sommet : il ne fait pas froid et en plus il y a de l'eau pour se laver les mains. Il me reste 20 kilomètres, la partie la plus dure avec 15 kilomètres un peu plus inclinés mais j'ai de la chance, le ciel est découvert, il n'y a quasiment pas de brouillard ce qui m'offre de belles vues. Arrivé à 5 km du sommet, le paysage est très beau, la route est plus facile et comme le temps est dégagé, il fait encore bon. Arrivé au village de Letras, la police refuse que je campe dans le parc du village… Au sommet le temps a changé, le brouillard est là, je prends un chemin sur la gauche pour demander dans un ranch, ils me permettront de camper dans un champ et alors que je commence à monter ma tente, il se met à pleuvoir.

Vendredi 22 octobre 
Ce matin, quand je me réveille il pleut, je m'offre un peu de sommeil supplémentaire pour attendre la fin de la pluie. La descente est fraîche, on part quand même à plus de 3600 mètres d'altitude à 5 ou 6°C, ça me permet de ressortir mes gros gants et chaussettes que je n'ai pas utilisés depuis très longtemps ! En plus, je peux essayer le buff (tour de cou) que m'avait offert "Wolves bike store" au Guatemala, super ! J'arrive rapidement  à Manizales et continue de descendre encore quelques kilomètres pour arriver au bord du Rio Tareas. Le changement climatique est rude : il y a quelques heures, il ne faisait que quelques degrés et là on est proche des 40 ! Finalement je trouve un coin pour camper sur le bord de la route, pas simple dans cette vallée étroite. 

Samedi 23 octobre 
Aujourd'hui, alors que je commence à plier mes affaires arrive la pluie…  La route étant en rénovation, il y a beaucoup de passages rendus boueux par cette pluie qui m'accompagne pendant une petite heure. Ici les motos ne s'arrêtent pas pour le passage en route alternée, comme ça, je me sens moins seul à ne pas respecter la signalisation de chantier 😅. J'arrive à "La Pintada" en milieu de journée, j'y apprends une mauvaise nouvelle, Boby le chien de ma belle-famille est mort intoxiqué… Triste nouvelle, c'était un bon chien qui était souvent avec nous. 
Quand je commence la montée de "l'Alto Mina" le temps change et il pleut légèrement. Il est difficile de trouver un endroit pour camper mais finalement, après une vingtaine de kilomètres, je m'arrête à côté d'un magasin de fruits et campe sur la terrasse des voisins ! 

Dimanche 25 octobre 
Départ de bonne heure, histoire de terminer rapidement cette côte. J'arrive à "Santa Barbara" vers 7h30 et après un arrêt à la boulangerie, alors que je vais reprendre la route, un policier vient me voir pour me dire que la route est fermée à cause d'une course cycliste… et il m'annonce qu'elle rouvrira en milieu de journée. Quand je lui demande pourquoi il n'y avait rien d'indiqué pour me permettre de prendre un autre chemin il est bien incapable de me répondre et je lui dis que s'il m'empêche de rouler, il va devoir m'emmener moi et mon vélo à Medellín car je n'ai pas envie de rouler de nuit ! Finalement, il me laisse passer en me disant de m'arrêter sur le bord de la route vers 8h30. À la sortie du village, un autre policier me bloque, cette fois impossible de passer… je suis tombé sur un idiot qui serait capable de m'emmener au poste si je continuais. J'attends finalement 2h30 et reprend la route bien énervé : il me faudra à peine 1h30 pour monter les 15 derniers kilomètres à 7% de moyenne ! À partir de là commence une descente agréable sur Medellín. J'arrive à Sabaneta à 1h30 et mange dans un parc et après quelques minutes il commence à pleuvoir… Heureusement, j'étais sous un arbre et ne me suis pas trop mouillé. Après avoir fait les 9 derniers kilomètres de montée, j'arrive vers 4h à la casa de ciclistas. Je découvre un super endroit pour les cyclo voyageurs et je rencontre Manuel, le propriétaire, un personnage attachant. 

2 commentaires:

  1. Coucou de Frontignan,
    Bravo Xavier, super reportage de ton beau voyage !
    On te sent heureux, tes parents t'ont bien inculqué le virus...
    Bonne route en Colombie et toute la suite.
    Bien amicalement, Jeanine

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  2. Merci Jeanine, tes messages me font toujours plaisir

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