jeudi 7 octobre 2021

Cartagena - Bucaramanga

Lundi 27 septembre 
Ça y est, je reprends la route à la découverte de ce nouveau pays, et après avoir dit au revoir à mon hôte, je prends la route un peu après 8h. 


La chaleur est déjà bien présente 🥵. Il fait déjà plus de 30 degrés. Après quelques kilomètres, je sors de Cartagena et me retrouve sur une route payante, mais heureusement c'est gratuit pour les motos et vélos, il y a une ligne spéciale sur le côté ! Pour arriver à Turbaco, il y a une jolie montée de quelques kilomètres rendue difficile par la chaleur. Le changement avec le Panama est important et je m'arrête régulièrement à l'ombre. Arrivé au village, je me réfugie à l'ombre d'une station-service et me passe de l'eau sur le visage. C'est à ce moment-là qu'un garçon me demande si j'ai besoin d'eau et m'emmène à sa maison où je rencontre la famille de Jairo Morales, une famille super sympa qui m'apporte une chaise, de l'eau et des biscuits ! En discutant, ils me donnent l'accès à leur WiFi pour communiquer avec ma famille ! Et finalement je suis invité pour le déjeuner. 

Vers 2h, je reprends la route, je ne veux pas abuser de leur gentillesse. De là, la route redescend en direction de Arjona, puis elle se réduit peu à peu pour passer d'une belle 2x2 voies à une route normale. J'arrive vers Malagana mais ne trouve pas d'endroit pour camper. Finalement, à la sortie, il y a un régiment de la marine et je leur demande où il est possible de camper. Dans un premier temps, ils me disent qu'ici, sur la zone militaire, c'est impossible, mais un militaire me propose de camper dans son jardin ! En attendant qu'il sorte, je discute avec des militaires très sympas et finalement le colonel me donne l'autorisation pour camper devant l'entrée du régiment ! Ils sont super sympas et viennent tour à tour discuter avec moi.  J'aurai droit à des galettes, et après une douche à la sortie de la citerne, ils m'offrent le repas militaire, salade riz et viande, parfait. Un peu plus tard, une moto vient m'apporter un repas (filets de poisson, viande et spaghettis), envoyée par le militaire qui me proposait de venir camper dans son jardin, je le garderai pour le petit déjeuner ! 

Mardi 28 septembre 
Après une nuit chaude, je me réveille vers 5h30, et les militaires continuent de venir me parler et m'offrent à boire et à manger, super sympa ! Par contre, le ciel est bien noir et l'orage approche… Je prépare mon vélo pour la pluie et je prends la route vers 7h30 (oui, je sais, c'est tard 😅). Pour le moment, il ne tombe que des petites gouttes, mais au bout de la ligne droite je vois la pluie tomber  fortement, j'avance tranquillement et finalement la pluie est partie avant que j'arrive, je n'ai que la route mouillée et une température rafraîchie, 31°C ! La route serpente entre les collines mais les pentes ne dépassent pas les 5% (malgré un panneau indiquant une forte pente à venir !). J'arrive en milieu de journée à San Jacinto où je mange ce que le militaire qui m'avait proposé de camper chez lui m'a offert ce matin (filets de poisson, viande et salade). Après avoir passé El Carmen de Bolívar, je roule encore quelques kilomètres, histoire d'être sur les hauteurs pour trouver un endroit où dormir. Finalement je pourrais camper dans un petit ranch, parfait, ça me laisse le temps de manger avant la nuit qui vient rapidement (il fait nuit tôt ici, à 6h), le coucher de soleil ne dure pas. 

Mercredi 29 septembre 
L'idée d'aujourd'hui est d'arriver à Magangue pour y dormir chez les pompiers. La première partie de la route est relativement roulante avec une ou 2 montées et j'arrive rapidement au croisement d'El Bongo, c'est à partir de là que commence "El camino del sol" (la route du soleil). Premier changement, il n'y a plus d'épaulement sur la route, dommage, jusque-là, il était large et propre (à voir à la prochaine route un peu plus importante), et le revêtement est moins bon, on voit qu'il y a moins d'entretien. Je suis à 200 mètres d'altitude, El Magangue est à 20 mètres, mais rassurez-vous on a droit à quelques jolis raidillons de 500 mètres à 7% d'inclinaison ! Mais ceci n'est pas un problème, c'est plutôt la chaleur que je sens plus forte à chaque kilomètre, on m'avait prévenu que cette région était très chaude. Lors d'une de mes pauses à l'ombre, je rencontre un laitier qui vient récupérer un peu de lait dans les petites fermes avec sa moto. Quand je vois cela, ça ne me donne pas envie de boire du lait, imaginez de bidons accrochés à une moto par plus de 34 °C pendant des heures…  De temps en temps, quand une de ses moto vous double, l'odeur est forte… 
Finalement, j'arrive vers 4 heures chez les pompiers. L'endroit est un peu étrange, mais les pompiers sont accueillants. Ils m'expliquent que depuis 4 ans, ils sont comme suspendus, un politique a volé l'argent destiné à les payer et depuis, rien, seul un pompier reste la nuit pour garder les lieux en supplément de ses heures de travail extérieur…  C'est aussi cela la Colombie, les zones rurales sont délaissées… 

Jeudi 30 septembre 
Réveil compliqué, j'ai mal au dos, le lit n'était pas très confortable et mon hôte me demande gentiment à 5h30 de ranger mes affaires pour sortir du local car il doit aller travailler (il aurait pu me le dire avant, je me serais organisé…). Je déjeune sous l'escalier car il tombe quelques gouttes, c'est agréable, la température est plus basse, seulement une trentaine de degrés… La traversée de cette ville se fait au milieu d'une circulation dense, un nombre incalculable de motos qui passent de tous les côtés sans rien respecter. À la sortie, du vélo je demande de l'eau à une maison, et en prime j'aurais un café avec son pain ! Les 10 kilomètres pour rejoindre le nouveau pont sont sales et on voit bien que la rivière est en crue, le sol ne peut plus éponger une telle quantité d'eau ! En fait ce sont 2 ponts qu'il faut passer, il faut dire que la rivière Magdalena est large. Ensuite la route est plate pour rejoindre Mompos, j'y arrive en milieu de journée. Après avoir fait un tour de cette jolie ville coloniale, je me dirige vers un hôtel inscrit sur warmshower, les prix ont changé, mais on me propose de mettre ma tente sous un toit pour 15 000 COP (pesos Colombiano soit 3,4€) ou un lit pour 25 000COP (5,7€). Finalement je choisis le lit avec ventilateur, pour reposer mon dos et espérer qu'avec une bonne nuit de sommeil, ce sera oublié. 

Vendredi 01 octobre 
Cette nuit, il a plu, bien content d'avoir dormi à l'abri, et en plus mon dos va mieux. Je pars tranquillement vers 7h30. Après une vingtaine de kilomètres je commence à rencontrer de petites portions de moins d'un kilomètre de piste, mais en très bon état. Avant Guamal il y a 3 ou 4 petites portions, et à la sortie du village la route est en travaux, ils finissent de l'asphalter. J'y rencontre un groupe de travailleurs très sympas qui m'offrent de l'eau et avec qui je discute un bon moment. 

Une fois passé les quelques kilomètres de travaux, la route pour El Banco est très bien. Le soleil sort et ça commence à chauffer, un bon 36 à l'ombre 🥵 mais ça va, c'est supportable, mon corps se réadapte. Arrivé à El Banco, je continue car il est encore tôt, ce sera une autre fois pour les pompiers, demain par exemple ! Après quelques kilomètres, j'aperçois enfin le début de la cordillère et comme un symbole, il y a un petit arc-en-ciel à peine visible à son commencement ! 
Finalement je roule encore une quinzaine de kilomètres et demande à une petite ferme pour camper. 

Samedi 02 octobre 
Je me réveille de bonne heure, car aujourd'hui m'attend une bonne journée, j'ai pour idée d'aller jusqu'à Aguachica à environ 100 kilomètres pour y trouver des bomberos. 
Après avoir plié ma tente qui est humide, je redécouvre le plaisir de la rosée du matin. Je commence mon chemin dans un premier temps jusqu'à El Burro où je vais retrouver une route plus importante. Je quitte les rives de la rivière Magdalena et j'ai le plaisir de rouler au pied des Andes, la route n'est plus complètement plate, mais ça reste facile. À une vingtaine de kilomètres d'Aguachica, j'ai la surprise de voir le pneu d'un camion éclater une centaine de mètres devant moi ! Des morceaux de pneus volent un peu partout avec un bruit de détonation impressionnant. Finalement, le camion continue en roulant à très faible vitesse sans doute pour réparer à la ville. Pour arriver à Aguachica, on a droit à une montée de 4 kilomètres entre 5 et 7% d'inclinaison, la première depuis longtemps, elle me fera bien suer par cette chaleur (plus de 35°C), mais cela reste relativement facile. Finalement, j'arrive chez les bomberos vers 4h30, mais mauvaise surprise, le chef refuse de m'accueillir pour raison de covid… Le pompiers de l'entrée m'indique une pension bon marché à côté, et vue l'heure je n'ai pas bien le choix…  foutu covid 😔

Dimanche 03 octobre 
Une nouvelle fois le ciel est nuageux, une aubaine, ça m'offre un peu de fraîcheur pour commencer la journée. Mais le soleil revient vite et sur cette portion de route, pas d'ombre. J'arrive à San Alberto en milieu de journée, et après une bonne pause la route change de relief, fini le plat, place à la montagne, enfin ! Il me faut monter quelques kilomètres pour arriver à  "El Filo Cresta de Diablo" (la ligne de crête du diable). De là, on descend un peu et on commence un faux plat pour rejoindre "La Esperanza". Il est encore tôt et je décide de faire une montée de plus. Elle est un peu plus longue et je m'interroge de savoir si je n'ai pas fait une erreur de ne pas camper en bas... Mais finalement, ça va, j'arrive en haut et trouve dans les premiers mètres de la descente, à un croisement, une petite tienda (magasin) qui me laisse camper sur son parking à côté du bus scolaire. 

Lundi 04 octobre 
Quel plaisir de prendre la route par 23 °C, ça fait du bien un peu de fraîcheur ! Après être descendu un peu, je remonte une nouvelle vallée, les 4 derniers kilomètres pour passer la crête sont plus intenses et légèrement inclinés. La chaleur est arrivée, il fait une trentaine de degrés et une fois en haut je peux essorer mon tee-shirt ! Nouvelle descente dans une vallée qui m'amène à Playon. Puis rebelote, il faut changer de vallée et encore une fois on a droit à 5 kilomètres de bonne montée. Cette route est une succession de changements de vallées et à chaque fois, on arrive un peu plus haut : dans quelques jours je serai dans la fraîcheur ! 
Finalement je m'arrête à Rio Negro, chez les bomberos qui me laissent entrer après avoir vu mon certificat de vaccination de covid… 

Mardi 05 octobre 
Ce matin je me sens bizarre, j'ai dû manger ou boire une eau qui n'est pas passée, une impression de déjà vu…  Je prends finalement la route vers 7h30, une fois que la bruine s'est levée. Après 5 kilomètres de plat commence une première montée de 4 kilomètres à 6%, je ne suis pas dans mon assiette et suis obligé de m'arrêter tous les kilomètres pour souffler. Après une heure j'arrive en haut… Un peu plus loin, pour entrer dans Bucaramanga il y a une côte de 5 kilomètres, même souffrance. Finalement j'arrive à Floridablanca, chez Gerardo mon hôte warmshower du jour, en milieu de journée après une trentaine de kilomètres. 
Gerardo est un artiste, son appartement est une galerie d'art avec tous ses tableaux, en plus, il est super sympa ! 

Mercredi 06 octobre 
Aujourd'hui, je décide de me reposer une journée pour que mon estomac se remette à l'endroit. Gerardo propose de m'accompagner à Bucaramanga pour quelques courses, j'en profite pour acheter quelques fruits et légumes pour mon estomac.  Dans l'après-midi, un ami de Gerardo nous emmène faire un petit tour sur les hauteurs de la ville. 

2 commentaires: