mercredi 5 février 2020

Palenque - Chetumal

Après ces quelques jours à Palenque, je prends un bus pour aller passer les fêtes à Ocosingo.
Je ferai du cacao avec Abuela. D’abord, on commence par trier les fèves de cacao pour enlever les éventuels cailloux. Pendant ce temps, on chauffe au feu de bois un comal de barro (une sorte de grande poêle en terre cuite). Quand il est suffisamment chaud, on y met les fèves de cacao, un peu d'écorce de cannelle. Maintenant, il faut les mélanger en continu pour qu'elles dorent de façon uniforme. 


Quand elles sont suffisamment grillées et que la petite peau se décroche facilement, on les retire du feu. Quand les fèves ont refroidi, on attaque le travail laborieux, enlever les peaux.

Ensuite, on va les passer au  moulin, le mieux c'est le vieux moulin manuel. On obtient une pâte molle à laquelle on peut rajouter du sucre si l'on veut (personnellement je n’en ai pas mis). On malaxe cette pâte pour avoir quelque chose de bien homogène. Dernière étape, on la dépose dans un plat pour la laisser durcir. J'ai choisi de découper des barres de cacao plus facile à caler dans les sacoches.

Bien sûr, je cuisine un peu avec le four à pain : pizza, gratin de pommes de terre-tomates- oignons (souvenir de Cactimar), lasagne (2 fois), petites pommes de terre à la provençale, gratin de pâtes et bacon, tarte au flan pâtissier et je fais même une tarte au citron meringuée !

Entre Noël et le jour de l’an, je rejoins Nina à San Cristóbal pour l'aider sur un marché artisanal sur lequel elle est présente depuis le 21 décembre, pour 9 jours. J'en profite également pour me promener un peu dans la ville et visiter le marché de San Domingo.
Pendant ces fêtes, les mexicains adorent faire des feux d’artifice et jeter des pétards ce qu'ils font à longueur de journée… Résultat : mis à part l’odeur de poudre à tous les coins de rue, plein d’animaux meurent à cause du stress que leur causent ces détonations…

Dimanche 5 janvier
Après ces plus ou moins 2 semaines, je quitte ma famille de Ocosingo pour retourner chez Pedro à Palenque afin de préparer mon vélo et reprendre la route mardi.

Lundi 6 janvier
Ce matin, dans un bananier devant la maison de Pedro, on aperçoit un oiseau de la famille du toucan.

Après avoir bricolé mon vélo et préparé mes affaires, je découvre la tradition mexicaine de la “Rosca del Reyes”, c'est bien plus drôle que notre galette des rois (moins bon aussi). C'est une brioche en forme de couronne avec 5 fèves de différentes couleurs et chaque couleur a une signification, une qui dit que pour la candelaria, le 2 février, tu paieras les boissons, une autre le repas, une autre des tamales (c'est une farce entourée d'une feuille de maïs), et la dernière : la prochaine fois, c'est chez toi. Et à chaque fois que tu trouves une fève, c'est un shot de tequila, Mexico oblige !!!

Mardi 7 janvier
Ce matin il est temps de reprendre la route, le temps est gris, un peu frais, idéal pour une reprise.
Après avoir dit au revoir à Pedro, Lucy et la petite Jade, je commence la route, pas des plus intéressantes, je sais que j'en ai pour quelque jours de grande ligne droite plate, des plus ennuyeuses… Mais bon, il faut passer par là pour aller à Calakmul.
Après une vingtaine de kilomètres, j’arrive sur la route 186 que je suivrai jusqu'à Chetumal et la frontière du Bélize.
Pour quitter le Chiapas, il faut passer un pont avec un péage, heureusement je ne paye pas ; quand on voit l'état du pont, on se dit que ça fait longtemps qu'il a été rentabilisé ! Par la même occasion, je quitte le Chiapas et entre dans l'état de Tabasco pour quelques kilomètres puis entre dans l'état de Campeche.
Comme c'est un jour de reprise, je m’arrête tôt à Aguacal, je ne veux pas trop forcer, et, même si c'était plat, je préfère monter en régime tranquillement.

Mercredi 8 janvier
Ce matin, je retrouve avec plaisir le moment où je roule  en admirant le soleil se lever pendant les premiers kilomètres, ça occupera ma première 1/2h de route ! La matinée est occupée à faire 70 kilomètres plats et droits avant un virage à droite pour entrer dans les terres, de là la route est en faux plat montant. À Escarcega, je fais quelques courses et cherche une agua purificada (purificateur d'eau), finalement j’en trouve une, automatique mais un homme me dit qu'elle est en panne. Je discute avec lui et finalement il me remplit toutes les gourdes gratuitement, très sympa. Quand je suis en train de ranger mes affaires, son patron arrive et finalement me dit qu'il a une maison qui n’est actuellement pas louée et qu'il peut me la prêter, super ! Une fois dans la maison, j’aurai même droit à un poulet rôti !

Jeudi 9 janvier
Aujourd'hui, la route va être un peu plus “bossue”, elle passe 2 fois à 160m…  Après la première bosse, j’arrive à la Laguna Silvituc à 10h. Il n’y a pas trop de circulation pour le moment. La seconde bosse se passe bien et j’arrive plus tôt que ce que je pensais à “Nuevo Conhuas”, j'y suis à 14h et ai donc le temps d’aller aux ruines de Balamkú. On voit que le site fraîchement découvert (en 1990) est peu visité, la route est étroite et peu entretenue. À l’entrée, je discute un peu avec le guichetier, très sympa il me garde mon vélo. Le site est surtout connu pour sa frise en stuc.


De retour au village, je demande à un restaurant pour camper à côté, pas de problème. Pour visiter Calakmul, il y 60 kilomètres à faire en aller-retour (10 de moins en dormant au camping du site), alors oui, c'est faisable en vélo dans la journée, mais avec le temps de visiter les ruines, ça devient compliqué si on ne veut pas faire la visite en courant. Je demande le prix pour le transport pour Calakmul, 850 pesós, plus le prix de l’entrée, beaucoup trop cher pour moi. Je rencontre des Colombiens, mais malheureusement ils viennent de faire la visite. Je tenterai ma chance demain à l’entrée du parc. Plus tard, le resto me dit que c'est 70 pesos pour camper, mais quand je paye ma boisson et que je demande où je peux me mettre, il ne me reparle pas du prix, tant mieux !

Vendredi 10 janvier
Ce matin je pars tôt, avant que le soleil se lève, faut bien que je me serve un peu de mes lampes !!! J'ai 3 kilomètres à faire pour rejoindre l’entrée du parc, j'y serai un peu avant 6h30. Le temps de voir avec les guichetières où poser mon vélo pour qu'elles me le surveillent et je peux attendre les touristes qui auraient de la place dans leur voiture. Je n'attendrai pas très longtemps et vers 7h, la 3ème voiture sera la bonne : un couple de suisses accepte de m’emmener, parfait.
Les 20 premiers kilomètres sont roulants, mais après c'est un peu plus compliqué, il y a pas mal de trous et la route est étroite. On observe beaucoup d’animaux, notamment des faisans et une famille de sangliers. Une fois aux ruines, on marche au milieu de la jungle et on croise quelques singes, mais ils ont la fâcheuse habitude de ne pas rester en place, ce qui ne facilite pas les photos. Les ruines sont en bon état ce qui fait qu'il y a moins de restrictions que sur d’autres sites, le fait que l’accès soit plus compliqué joue sur l'affluence et donc l’usure due au tourisme.
La vue depuis les 2 pyramides les plus hautes (50 et 40m) est impressionnante, on a l’impression de marcher au-dessus de la jungle et on voit vraiment loin (malgré les nuages du jour).



  

Sur le retour, on croise encore des animaux dont je ne connais pas le nom. On s'arrête au musée du site mais il est fermé, un bien pour un mal, le peu qu'on en voit n'a pas l’air exceptionnel et puis ils demandaient encore 20 pesos. Ah oui, je ne vous ai pas dit que pour ce site, il y a 3 péages, un premier à 60 pesos (pour la communauté), puis un à 74 pesos (pour la réserve) et enfin un dernier à 80 pesos (l’officiel, pour les ruines, le seul qui est vraiment légitime), ça commence à faire…
Après avoir récupéré mon vélo sans encombre, je roule quelques kilomètres avant de me prendre une bonne pluie, j’attendrai 1 heure sous un arbre que ça passe. Puis je reprends la route pour me trouver rapidement un coin correct, ça fait du bien d’enfin refaire du camping sauvage !!!

Samedi 11 janvier
Il me reste un peu plus de 30 kilomètres pour rejoindre Erwin, un membre de la RAC qui vit à Xpuhil et qui m'accueille chez lui. Je décide de partir plus tard que d’habitude, mais c’est long d’attendre 6h30~7h pour se lever quand on est réveillé depuis plusieurs heures et qu'on n'arrive pas à se rendormir… Finalement, je pars à 8h et arrive tranquillement chez Erwin où je suis accueilli par sa sœur Lucero et ses parents. Erwin et son autre sœur Flori travaillent au site archéologique de Xpuhil

Dimanche 12 janvier
Aujourd'hui, je vais visiter les petites ruines autour de la ville. Je commence par les ruines de Becan,une bonne surprise, le site est très beau avec de belles pyramides de taille moyenne mais sans touriste ou presque, super.





Juste à côté se trouve le site de Chicana, bien plus petit et sans grand bâtiment mais avec de belle gravures.


Et enfin Xpuhil où je retrouve Flori à l'entrée. C'est un petit site avec 4 ou 5 bâtiments dont le dernier qui est très beau.


Lundi 13 janvier
Aujourd'hui, je repars en direction de Bacalar après avoir quitté cette super famille. La route est toujours aussi ennuyeuse et le vent, bien sûr de face, comme depuis que j’ai quitté Palenque, est aujourd'hui un peu plus fort, mais cela reste raisonnable.

Mardi 14 janvier
Il me reste une quarantaine de kilomètres jusqu’au lac de Bacalar. J'y serai vers 10h et après avoir fait le tour de la ville et des différents points de vue, je décide finalement de ne pas y passer la nuit et d'aller directement à Chetumal à un peu moins de 40 kilomètres. Je  trouve un hôtel dans le centre le "Dowtown Hostel" qui est très sympa. J'y rencontre u Canadien de Montréal Frank, un vrai personnage super accueillant, et Carole, une bretonne qui termine un voyage de quelque mois en sac à dos. C'est marrant, ça parle français de partout dans l'hôtel, il y a des suisses, des belges, et des canadiens !!!

Mercredi 15 janvier
Aujourd'hui, avec Carole, on va visiter le musée de la ville sur la culture Maya, c'est à peu près le seul truc qu'il y a à voir ici ! C'est un très beau musée, très intéressant. On poursuit la journée par un tour au marché puis au front de mer. Ensuite, je prends mon vélo et fais le tour des magasins de vélo pour mettre un frein à disque à l'avant. Finalement, j'en trouve un au magasin Bike Plus, mais on n'a pas le temps de me l'installer et on m'oriente vers un autre magasin "Bike blox" où je rencontre un français très sympa. Mais problème, la patte de support pour frein à disque a été mal faite et il faut limer un bon millimètre pour pouvoir poser le disque, ils ne peuvent pas me le faire ici... Le premier magasin me dit qu'il pourra peut-être me le faire demain soir, à voir.

Finalement je resterai quelque temps ici en tant que volontaire, ça me permet de me faire à l'idée de quitter le Mexique, pas simple après ces 2 années exceptionnelles !!! En plus je m'amuse à bricoler et ameliore mon espagnol.


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