jeudi 26 décembre 2019

San Cristóbal - Palenque

Mercredi 16 octobre
Ce matin avec Omar et Marie, on devait aller à El Arcotete ensemble avant de reprendre nos routes, moi vers Palenque et Marie vers Comitán ; finalement je me retrouve seul, Marie est malade et décale son départ et  hier, après la sortie vélo, Omar est allé danser, il est rentré tard et n'a pas réussi à se lever ce matin.
Les 7 kilomètres pour El Arcotete montent, il me faudra 1 heure pour y arriver. Après avoir payé les 10 pesos d’entrée, je me dirige vers l'Arche, c'est joli avec la rivière au milieu. Il y a aussi un chemin pour passer dans l'Arche, dans des petites grottes, mais c'est fermé, il est marqué qu'il faut payer 15 pesos pour y accéder, mais personne à l’entrée, je retourne à l’entrée, on me dit que maintenant il doit y avoir quelqu'un, je retourne voir, personne… rebelote, je redemande à l’entrée on me dit que si… mais quand j'y re-retourne, toujours personne, je retourne encore une fois à l’accueil, toujours le même son de cloche : s'ils ne veulent pas travailler, tant pis pour eux, je ne vais pas passer la matinée à faire des allers retours, il me reste de la route à faire.

Je dois aller à Oxchuc, chez Pedro, à une cinquantaine de kilomètres. Vu le temps orageux, je décide de reprendre la grande route à San Cristóbal au lieu d’une plus petite avec plein de croisements, certes plus courte mais avec plus de dénivelé et je n’ai pas envie de devoir chercher ma route sous la pluie.
Une fois redescendu à la ville, je prends la route en direction de Comitán. Après une côte pour sortir de la vallée, je tourne à gauche en direction de Palenque. Après quelques kilomètres de montagne russe, la route descend sur Huixtán où je m’arrête pour manger un morceau ; je m’installe sur un banc à l’ombre de la place du village et rapidement je deviens l'attraction, les gens sont super sympas et me posent plein de questions. Au bout d’un moment, je rencontre le responsable de la maison de la culture qui me fait goûter une boisson locale à base de maïs, le Posh (c'est un peu comme de l’eau de vie), ensuite il me faut visiter la maison de la culture. Bref, je passe 2 heures au village et je n'ai pas pu manger… Je reprends la route avant la pluie, il me reste une côte. A l’entrée de Oxchuc, la pluie commence, le temps de trouver la maison de Pedro, je ne me mouille presque pas. Je rencontre d’abord sa  femme et son fils, Pedro rentrera une quinzaine de minutes plus tard et nous passerons à table. On discutera longtemps autour du feu qui chauffe l'eau pour la douche, je goûte un maïs assado de la région grillé au barbecue  ainsi qu’une banane, je ne connaissais pas la banane grillée au barbecue, c'est très bon, je vous recommande d’essayer.

Jeudi 17 octobre
Pour aller à Ocosingo, je suis accompagné par Pedro et un ami. Après quelques petites côtes pour quitter Oxchuc, on descend sur la cascade El Corralito : en cette saison des pluies la cascade déborde.

Nous reprenons la route et arrivons à un lieu symbolique à une dizaine de kilomètres de Ocosingo, c'est le lieu où ont été retrouvés au pied de la falaise les corps de 2 cyclo-voyageurs, un Polonais Krzysztof Chmielewski et un Allemand Holger Hagenbusch, apparemment ils auraient été tués… C'est pour evévit cela que la RACmexico à été créée, elle est la pour aider les cyclo-voyageurs au Mexique en leur proposant des hébergements dans différents lieux de Mexico et en les aidant sur des choix de routes.

Une fois arrivé à Ocosingo, je rencontre Nina et la famille. Je leur laisse mon vélo pour aller visiter le site de Tonina, visite où je profite d'un guide que je partage avec des espagnols car étant un site moins touristique, il n'y a presque pas d’explication. C'est un cité Maya de taille moyenne qui a néanmoins jouée un rôle dans la rivalité entre Palenque et Calakmul (les prochains sites que je vais visiter). Ce site a été découvert dernièrement ce qui explique qu'ils ne soit pas connu (il est dans l'ombre de Palenque), ça devrait changer dans quelques années quand le site aura été plus explorer. Il possède une pyramide de 76m, apparemment la plus haute du Mexique, très impressionnant je vous recommande fortement de vous y rendre.


De retour à Ocosingo, je passe un peu de temps avec cette famille et décide de rester une journée de plus.

Vendredi 18 octobre
Cette famille est vraiment super attachante, on se sent comme à la maison (Marie m'avait prévenu). José Luis adore bricoler et a aménagé une cuisine et des zones pour poser sa tente dans le jardin à l'abri de la pluie. Aujourd'hui il m’aide à faire des petites réparations sur mon vélo. 
Finalement, vu qu'ils aimeraient bien avoir un four à pain en briques et que le trajet en bus pour le Guatemala n'est pas cher (AR moins de 15€),  je décide de rester pour leur faire ce four et en plus Nina propose de m'accompagner au Guatemala, super.

À la frontière du Guatemala, on nous dit qu'il faut rester au moins 24h dans le pays pour pouvoir avoir le tampon de sortie, heureusement Nina avait récupéré l’adresse d'un ami d’un groupe de MTB (vélo de montagne) local qui nous accueille avec plaisir chez lui à Camoja, bonne surprise pour moi, je retrouve des horaires de repas classiques :  petit déjeuner à 7h déjeuner à 12h et dîner à 19h, ça me change de l’absence d’horaire au Mexique. Le lendemain à la frontière Mexicaine, je n’ai droit qu'à un visa 3 mois (en même temps ça me suffit, c'est celui que je pensais demander), faut dire que c'est la 5ème fois de suite que je fais un visa mexicain... Aléa des frontières, les coûts et durées sont différentes entre le Mexique - Guatemala et le Mexique - USA, depuis les USA le visa de 3 mois est gratuit quand tu passes la frontière terrestre, depuis le Guatemala c'est 7 jours qui sont gratuits...

Les travaux du four vont vite, il faut dire que je n’ai pas toute la structure à faire, les pieds sont déjà en place, je commence directement par le foyer, le sol en briques réfractaires.
Pour monter la structure, le dôme, le plus simple c’est de faire la forme avec du sable mouillé mais ici c'est compliqué, José-Luis veut faire l'armature en bois, je le laisse faire (car je ne suis pas convaincu, la suite me donnera raison la pose des briques et la réalisation des joints est plus difficile). Une fois cette structure prête et montée, la voûte ne me prend que quelques jours (2 ou 3).

Entre temps sont arrivés un Colombien, Durban qui vient pour la 2ème fois, puis un espagnol Ferran qui fait le tour du monde. Il est descendu d'Espagne au sud de l'Afrique par la côte ouest (intéressant, ce n’est pas la plus utilisée en vélo), puis il est allé de Buenos Aires à Ushuaïa avant de remonter vers le Nord. Très intéressant ! De plus Ferran parle quelques mots de français appris en Afrique ce qui m’aide grandement dans mon apprentissage de l’espagnol.

Une fois le four fini, on est à quelques jours "del día de los muertos", ça serait dommage de manquer ça !!! 
Nina a un atelier de couture où elle vend ses créations ou des tenues traditionnelles des communautés des environs d'Ocosingo, ces communautés font de la broderie et Nina leur fait broder des dessins sur ses créations. 

A deux reprises, Nina m’emmènera à la découverte de ces communautés, des rencontres riches en couleurs !


Rassurez-vous, je ne reste pas sans rien faire : un peu de cuisine/pâtisserie dont bien sûr ma tarte au citron (ça me manquait depuis La Paz !!!) et aussi un peu de travail autour de la couture, je savais déjà me servir d’une machine à coudre, mais là, j'ai bien progressé et appris plein de choses. J'en profite pour me faire différents sacs afin de moins utiliser de sacs en plastique (c'est toujours mieux). Je me fais aussi un sac banane pour ranger mon passeport et porte-monnaie (celui avec mes papiers) que j'utilise rarement, (j'en utilise un petit avec juste un peu de liquide), en voyant Abuela broder, ça me donne une idée : je fais un dessin (moi aussi ça m'a étonné d'y arriver !) et j'ai le privilège qu'il soit brodé par Abuela.
Puis finalement ça n'a pas l'air très compliqué, alors je m'y essaye, je fais d'abord un coussin pour piquer des aiguilles, puis une fleur.

Pour le Dia del muerto, un argentin, Nicolas, nous a rejoints, tous les 2 nous allons nous promener dans le cimetière le vendredi (ça dure 3 jours) en milieu de journée, on y découvre une vraie petite ville avec des gens partout qui mangent et boivent ce que leurs défunts aimaient. Surprenant pour nous de voir autant de joie. En déambulant dans les allées, une famille nous invite à les rejoindre, une super rencontre. Finalement, nous rentrons à 20 et sommes invités le lendemain où cette fois il y aura du mariachi (musique typique du Mexique) en plus. On découvrira ce jour-là une ambiance de fête encore plus grande. Vraiment une autre culture, unique au monde.


Le temps passe rapidement dans cette super famille et finalement le temps du séchage du four (1 mois) est presque là, alors je prolonge !!!
Encore plein de voyageurs qui passent et en dernier 2 françaises qui font un tour rapide au Chiapas pendant leurs vacances de filles au pair au Guatemala, elles sont dans une famille qui fabrique et vend du cacao organique, je récupère les adresses je compte bien y passer pour voir ça !!! Ce qui m’amuse, c'est que je commence à faire le traducteur, ce séjour en immersion a fait le plus grand bien à mon espagnol naissant, seul bémol je m’aperçois que j'oublie du vocabulaire français (pourtant ça fait que quelques mois que je suis parti de La Paz).

Après les premières mises en chauffe du four, on y cuisine différents plats et ça fonctionne bien, il manque une porte mais un plaque en fer fait bien le travail et il est chaud en 1h. Des français, 2 couples et une famille avec 4 enfants avec 3 campings cars, se lancent dans les pizzas (ça tombe bien j'avais la flemme de les faire seul) ainsi qu’un poulet et le résultat sera là, le poulet passera la nuit au four et le lendemain matin (9h plus tard) c'est encore tiède, parfait pour les cuissons lentes !!!
Ah oui, je ne vous ai pas présenté la famille ! Alors d'abord à gauche en rouge mama Elky, puis à sa droite sa fille Nina, suivi de Mathéo, le grand, un canadien de passage, derrière un peu caché on a José Luis (dit Pépé) le père de Nina, encore à droite également, un peu caché c'est Stephi une canadienne de passage, devant on a Emiliano le fils de Nina et enfin de bleu vêtu, c'est Donia Cécile (dite Abuela) l’arrière grand mère.

Mardi 17 décembre
Départ vers 7h30, (oui, je sais, c'est un peu tard, ça fait 1 heure que le soleil est levé) en direction de Palenque. Après les aurevoirs et photos de José-Luis, je commence par la côte de 10 kilomètres pour sortir de la vallée de Ocosingo, les jambes sont raides mais ça va, la route “descend” (avec quelques bosses au milieu) vers la cascade de Agua azul. Quand je quitte la route pour descendre à cette cascade, je comprends vite que la remontée sera difficile : 4~5 kilomètres à ~8%... J'y arrive un peu après midi, très belle cascade qui me fait penser à celles que j’avais vues en Thaïlande. Après avoir mangé, je m’attaque à cette côte, il me faudra 1h et mes jambes souffrent, les crampes arrivent. Je pensais aller jusqu'à la cascade de Misol-ha, 40 kilomètres plus loin, mais mes jambes ne seront pas d’accord et après une dizaine de kilomètres, je préfère demander sur le bord de la route et pourrai même mettre ma tente sous un toit et tant mieux car quelques heures plus tard un bel orage arrive alors que apparemment ils n'en avaient pas eus depuis 2 semaines !!!

Mercredi 18 décembre
Ce matin, j'ai la désagréable surprise de découvrir que de l’eau est passée sous ma tente, résultats : quelques affaires sont mouillées, frustrant quand on dort sous un toit...
Il pleut toujours un petit peu, je décide d’attendre pour partir (mais ça n'a pas l’air de vouloir s'arrêter…). À 8h, il pleut toujours, tant pis, j'y vais quand même. Pour arriver à la cascade de Misol-ha, il y a une petite  route qui est rendue pénible par la pluie qui m’oblige à porter ma cape de pluie, ce qui fait que je suis comme dans un sauna et trempé de sueur, et si je la quitte, c'est l’effet inverse, je suis trempé par la pluie et j'ai froid… Je choisis la solution intermédiaire comme mon père le fait c'est à dire que je relève la cape à l’arrière, j'ai le dos trempé mais pas trop chaud.
J'arrive vers 10h à la cascade et y retrouve Pedro Perez, un membre de la RAC (comme Nina) qui m’accueille ce soir à Palanque. Avec cette pluie, il ne peut pas vraiment travailler normalement (il organise du rappel sur la cascade). On discute un moment, il m’explique où se trouve la maison où je retrouverai sa femme Lucy et leur fille Jade avant qu'il ne rentre.
À 10 kilomètres de Palenque, je croise la tante et l’oncle de Nina que j'avais déjà rencontrés avec elle, rencontre surprise, ils rentrent de vacance à Merida.

Jeudi 19 décembre
Aujourd'hui, c'est encore pluvieux, j'irai aux ruines demain. Pedro et Lucy m'invitent à les accompagner dans la communauté de Pedro, à San Miguel, pour assister à une fête d'avant Noël, l’occasion de tuer une vache pour manger un super barbacoa (une viande en sauce) . On passe une super après midi !!!

Vendredi 20 décembre
Aujourd'hui, le temps est meilleur, je pense aller aux ruines, mais avant je dois retirer de l'argent, toujours un peu compliqué aux Chiapas, j'en ai déjà fait l’expérience à Ocosingo où ça m'avait pris quelques heures... Quand j'arrive au centre, devant chaque distributeur il y a des files d'attente interminables, il me faudra la journée pour retirer car déjà qu'il n'y a pas beaucoup de distributeurs, en plus ils n'ont pas beaucoup d'argent, et au bout de quelques heures ils sont vides. On est alors obligés d'attendre qu'il les reremplissent. De plus, je suis tombé sur un jour où les mexicains allaient récupérer l'argent d'un programme du gouvernement qui leur vient en aide...

Samedi 21 
Aujourd'hui, c'est bon, je pars de bonne heure aux ruines et en plus il fait beau. Petite particularité aux Chiapas (une des régions les plus pauvre du Mexique), tu payes 2 fois pour rentrer sur le site, il y a la billetterie officielle et un peu avant, un péage officieux mis en place par les communautés pour gagner un peu d'argent (heureusement c'est pas cher, environ 1 euro).
Le site de Palenque se trouve au milieu de la jungle, adossé à une colline ce qui donne une belle vue sur les alentours et était utile pour se défendre. Ce n'est pas la plus impressionnante des citées, elle est de de taille moyenne, mais son architecture et ses sculptures sont très belles.




De retour à Palenque, j'en profite pour visiter un peu et faire un tour au marché.

Dimanche 22 décembre
Aujourd'hui je profite du wifi pour mettre à jour ce blog, sauvegarder mes photos, entre autres, et ranger mes affaires, car demain je prends le bus. Et oui, je laisse mon vélo ici ainsi que mes affaires et je retourne passer les fêtes à Ocosingo dans la famille de Nina, je reprendrai la route l'année prochaine pour le Belize où j’espère arriver mi-janvier.

Je vous dis donc à l'année prochaine. 

BONNE ANNÉE ET PLEIN DE BONNES CHOSES A TOUS !!!




2 commentaires:

  1. Merci Xavier de nous faire partager ton beau périple mexicain ; tu n'as pas perdu ton temps ! Bonne année 2020 pour la suite, encore de belles choses à découvrir. Prudence au Guatemala sur la route...
    Bien amicalement. Jeanine

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    1. Merci Jeannine, bonne année également et plein de bonnes choses

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