mercredi 16 octobre 2019

Oaxaca - San Cristóbal

Samedi 05 octobre
Aujourd'hui départ tranquille. Après quelques courses, je vais à "l'árbol del Tule", un gros arbre sur la placette du village de Santa Maria del Tul très joliment entretenu.



Ensuite, je me dirige vers Mitla par une grande route que je suivrai quelques jours pour descendre au niveau de la mer avant de monter vers le Chiapas. 
Je mange à la sortie de Multa ; je n’ai pas encore décidé si je vais ou non au "Hierve el Agua" (cascades pétrifiées), finalement je n'y vais pas : les 20 kilomètres avec 600 m de dénivelé positif me refroidissent, je n’ai pas envie de me rallonger d’une demi-journée en aller-retour avec le risque d’être déçu. Je reprends donc la route “normale”. Un peu avant Santiago Matatlan, qui s'est décrétée capitale mondiale du mezcal (ou mescal), je m’arrête au niveau d’une fabrique artisanale pour savoir comment est fabriquée cette boisson typiquement mexicaine.
Le mezcal (qui signifie "agave cuite au four") est fait à partir de l'agave de type "maguey" 
L'agave est à maturité à 7 ans (ou 30 ans pour certaines variétés), on n'utilise que le cœur de l'agave appelé "piña" (piña signifie ananas, c'est la forme du cœur de l'agave)  pour l’élaboration du mezcal
La première étape est de réaliser une "palenques", fosse conique de 2 à 3 mètres de diamètre dont les parois sont faites en pierres. Ensuite, on y dépose la "Piña" préalablement coupée en 4 et le tout est recouvert de bois qui va se consumer doucement, puis de nouveau de pierres en laissant un espace pour un peu d'air. Pour finir, le tout et recouvert de terre pour bien garder la chaleur. On laisse chauffer pendant 3 jours puis on récupère les piñas que l'on laisse refroidir un jour.  Puis, elles sont moulues pour en extraire la pulpe. Pour cela on utilise la "Taona", une roue de pierre que l'on fait tourner sur un disque de pierre ou pressoir. 

Le produit obtenu est appelé Tepache, il est placé dans des grandes cuves, en bois de préférence, avec un peu d'eau ; le tout bien couvert et laissé à fermenter plusieurs semaines (1 à 4 semaines en fonction de la température extérieure). Quand on entend sortir de l'air,  il est temps de commencer la distillation. On récupère le jus fermenté, appelé "bagazo"  et on le place dans une chaudière sur laquelle est connecté un alambic en cuivre qui passe dans un bassin d'eau et au bout on obtient le mezcal. Il peut être distillé plusieurs fois ce qui augmente le degrés d’alcool. Pour produire 1 litre de mezcal, il faudra environ 10 kilogrammes d'agave.

Je resterai un moment avec ces artisans et passerai un super moment. Bien sûr, ils n'oublient pas de me faire goûter ! Une belle rencontre, intéressante et sympathique.

 

Dimanche 06 octobre
Ce matin, j'ai pour idée de passer un maximum de bosses et de me rapprocher du lac-barrage "Présidente Benito Juárez".
Ça commence par une série de petites montées (dont une de 350m de dénivelé) et descentes jusqu'à El Cameron où commence la bosse la plus sérieuse de la journée longue de 20 kilomètres. J’arrive au sommet en début d’après-midi. Après cela il y a une belle descente avant 3 petites bosses que j’aurai du mal à enchaîner mais le fait d'être poursuivi par l’orage aide à avancer !!! J’arrive en haut de la dernière bosse vers 17 h, super je ne pensais pas y arriver ce matin. Je me trouve un coin dans la descente après 114 kilomètres et 1 783m de dénivelé positif... Dure journée, les suivantes n'en seront que plus faciles !!!

Lundi 07 octobre
Ce matin, il fait gris, cela durera presque toute la journée, mais je ne me mouille pas. Jusqu'au niveau du lac, la route descend, ensuite c'est plus ou moins du plat. Après le lac, il y a 2 petites bosses dans lesquelles on sent bien que le niveau d’humidité a changé avec l’altitude… Une fois ces bosses passées, on descend presque au niveau de la mer (mais sans la voir) puis commence une partie plate et forcément, comme il n’y a pas d’obstacle, le vent de face arrive. Une fois à Juchitán, je pensais prendre la route pour Unión Hidalgo mais au croisement, je ne la sens pas, je décide alors d'aller chez les "bomberos" (pompiers) pour passer la nuit et le lendemain je prendrai la route classique.

Mardi 08 octobre
Aujourd'hui, l'objectif est Santo Domingo Zanatepec et plus particulièrement Rodrigo un warmshower qui m'accueillera le soir.
La journée va être ennuyeuse car très plate. Durant les premiers kilomètres, je m'éloigne de la mer, que je n’ai pas vue d'ailleurs, pour me rapprocher du pied des montagnes, le tout au milieu de champs d'éoliennes. Forcément, qui dit éolienne dit vent ! Dans un premier temps il est pleine face mais pas trop fort, par contre plus je m’approche du pied des montagnes plus il s’intensifie, ceci est dû aux vallées qui traversent depuis l'Atlantique (plutôt la mer des Caraïbes). Une fois au pied des montagnes, le vent est de côté et me fait promener sur la route, il souffle par à-coups et quelques bourrasques me déplacent d’un petit mètre, le pire c'est quand tu croises un camion (qui d’ailleurs roule doucement à cause du vent) ou des voitures, ils te coupent complètement le vent et il faut se préparer au retour de bâton… Sous les premiers ponts, je croise des camions qui attendent une accalmie et moi j'en profite pour récupérer. Mon warmshower me dira qu'il n'était pas fort sinon je n’aurais pas pu passer.

Une fois ces petites péripéties passées (après 30 kilomètres) la route est plate et très ennuyeuse (le plat n’est vraiment pas fait pour moi…). En plus, aujourd'hui, il n'y a pas de nuage comme hier, alors il fait chaud, plus de 35°C à l’ombre et dès que l’on s'arrête, ça se sent (en plus des moustiques qui sautent sur l'occasion…)
J’arrive en début d’après midi chez mon hôte et  Rodrigo me parle puis m'inscrit sur un groupe WhatsApp "RACmx Red de Apoyo Cicloviajero México" qui aide les voyageurs. Juste après mon inscription, je trouve déjà 3 maisons dans les prochaines villes !!!

Mercredi 09 octobre
Ce matin, je pars en direction du Chiapas avec en prévision une belle journée de montée pour arriver à la presa (barrage) de Rosendo Salazar.
Quand je sors de chez Rodrigo, un orage arrive, je décide de m’offrir un desayuno (petit déjeuner) le temps que ça passe.
Jusqu'à San Pedro Tapanatepec, la route est plus ou moins plate et ennuyeuse. Puis, je commence la montée et là, on sent bien l’humidité, je suis trempé en quelques secondes et encore il ne fait pas chaud vu que c'est nuageux, à peine 32°C à l’ombre... La montée n'est pas très difficile, mais avec cette humidité ça fatigue plus. J'entre dans la région du Chiapas dont tout le monde parle. J'arrive finalement au lac vers 16 h et vais au terrain de camping gratuit du village, un super endroit. Je commence à m'installer sans vraiment faire attention à l'endroit, et le propriétaire du restaurant du lieu vient me voir pour me dire que là où je suis, je risque de me retrouver dans l'eau s'il pleut... et il me propose de m'installer dans le restaurant, parfait !

Jeudi 10 octobre
Aujourd'hui, c'est une journée tranquille : j'ai pour objectif la cascade de El Aguacero à environ 70 km. Après une descente, la route est ennuyeuse, des petites montées et descentes sur une route droite. A partir de Cintalapa la route change et après avoir passé le rio Cintalapa pour la 2ème fois, je commence une montée de 200 m de dénivelé où il fait bien chaud et humide. J'arrive à la cascade vers 16 h. L'entrée du site coûte 36 pesos et on peut camper pour 100 pesos et petit + : il y un un toit pour mettre ma tente, histoire de ne pas me mouiller, parfait. Le temps de descendre  sur un joli chemin au fond du canyon où le chemin habituel est sous l'eau, saison des pluies oblige, on en emprunte un autre... un peu plus sportif dirons-nous ! La cascade n'est pas très grosse, mais belle, c'est la fin de journée, il fait un peu sombre.



Vendredi 11 octobre
Le moment le plus difficile sera la sortie de la cascade sur un chemin bien incliné. (Pour info, la cascade est fermée pendant la nuit de 17h à 8h mais on peut passer sur le côté en vélo). Une fois sur la route, c'est beaucoup plus simple, relativement plat, jusqu'à Ocozocoautla de Espinosa. Ensuite, il y a une côte de quelques kilomètres avant de commencer une bonne descente sur Tuxtla Gutiérrez où j'arrive en milieu de journée. Je dormirai  à la casa des ciclistas à côté du magasin de vélo "Factor Five" où on me révisera mes rayons gratuitement.
Ce soir, je retrouve Marie que j'ai rencontrée au Rancho Cactimar il y a quelque mois, super sympa , on passera une super soirée !!!

Samedi 12 octobre
Aujourd’hui c'est off, pas grand chose à dire, je fais un petit tour en ville puis mets de l'ordre dans mes affaires.

Dimanche 13 octobre
Ce matin, je prends la route pour San Cristóbal, 80 kilomètres et 2400m de dénivelé. Mais d'abord je passe à Chiapa de Corzo. J’arrive sur la place du village, prends l'église en photo, puis un jeune vient me voir pour me vendre un tour en bateau pour le cañón del Sumidero. Dans un premier temps je lui dis non.

Et puis en y réfléchissant et je me dis que ça serait dommage de rater ce canyon, il me restera bien suffisamment de temps pour commencer la montée. Je m’assure que je peux laisser mon vélo dans un endroit sûr et réserve ma place. J'ai 1h à attendre et en profite pour bricoler sur mon vélo.
Pour la visite, j'ai de la chance, j'ai droit à la place à côté du chauffeur sur la plateforme surélevée, parfait pour les photos !!! La visite dure 2h et on aura droit à un crocodile, des singes, un sapin en mousse et de très belles falaises, ça valait le coup!!!






Je reprends la route vers 13h, j'ai une dizaine de kilomètres pour rejoindre ma prochaine étape : la cascade El Chorradero. Sur les derniers kilomètres, la route commence à monter vers San Cristóbal. La cascade est sympa, elle sort directement de la montagne par une grotte. Le lieu est très aménagé avec des terrasses et escaliers en pierre, mais ça reste joli.

Par contre, je n'ai pas trouvé le terrain de pétanque, pourtant sur le panneau à l'entrée, le 3ème petit dessin, je ne vois pas ce que çà peut être d'autre !!!
Ensuite je reprends la route pour continuer cette montée. Il me reste une quinzaine de kilomètres pour rejoindre un lieu où je pourrais peut-être camper, c'est souvent un peu compliqué dans les grandes montées de trouver un endroit pour poser sa tente.
Après quelques heures d’efforts (la pente est d’environ 6% en moyenne), j’arrive un peu après 17h à l’endroit voulu et trouve effectivement un coin pour ma tente là où je le pensais, parfait.

Lundi 14 octobre
Il me reste encore un peu moins de cinquante kilomètres et 1200m de dénivelé pour rejoindre San Cristóbal. Les premiers kilomètres sont faciles puis la pente augmente un peu, mais ça reste bien.


J'arrive à Navenchauc vers midi où je mange, il ne me reste que 2 petites bosses à passer. J’arrive à San Cristóbal à 14h et retrouve Omar mon hôte, et Marie, qui nous emmène à la communauté Zapatistes de San Cristóbal, un mouvement anticapitaliste

Il s'agit d'une communauté autonome où l’on trouve une école et différents pôles pour apprendre différents métiers. Ici il n'y a pas d’argent qui circule, tous les travaux sont réalisés pour la communauté.

Mardi 15 octobre
Aujourd'hui il fait gris, j'en profite pour faire du tri dans mes photos et écris pour ce blog. Puis, avec Marie, nous allons faire un tour en ville et plus particulièrement au marché. Après avoir mangé quelque tacos, nous achetons tout ce qu'il faut pour faire une ratatouille avec quelques "treuffes" (comme disait ma grand mère pour parler des patates, ou pommes de terre si vous préférez) !!!
Le soir, nous partons faire un tour en vélo dans la ville avec un groupe de cyclistes qui se réunit régulièrement le soir pour faire un tour. Une superbe soirée !!!




2 commentaires:

  1. Belle semaine, je vois que tu profites bien, c'est vrai quand c'est tout plat en vélo, ce nest pas le plus intéressant
    Bonne continuation
    A la semaine prochaine

    RépondreSupprimer
  2. Bravo Xavier pour la réalisation de ce blog vivant et très bien documenté.
    J'y retrouve notre circuit du M.A.C. 2016 et quelques incontournables : le mezcal et la collada del viento avant les innombrables éoliennes, le Sumidero et les belles cascades... Profite bien avant le Chiapas qui devrait te plaire ! Bonne route. Bise muscatée.

    RépondreSupprimer